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Une chronique de Patrice. |
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UN AUVERGNAT A VINCENNES. CHRONIQUE DE SALON. page 6 |
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Même le snack où je m'abreuve de cafés n'est pas encore ouvert. Il va falloir attendre. En revanche, c'est amusant de voir les autres exposants arriver les uns après les autres, tous avec la même tête que nous devions avoir en arrivant nous aussi. Ca l'est moins d'être la risée des plus malins que nous, qui vantent les délices d'une grasse matinée. |
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De toute façon à 9 heures et demi, c'est reparti. Les jugements qui n'ont pas eu lieu hier se déroulent dans une athmosphère très tendue. La moitié des exposant n'étant pas là, et devant le regard implorant de l'assesseur chargé d'appeler les concurrents, déjà aphone, la présidente du jury pique une colère et s'en prend aux irresponsables dont l'inconscience et la désinvolture mettent en péril le déroulement de l'épreuve. A l'en croire, chaque best devient alors une victoire par défaut d'adversaire. |
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Heureusement tout a une fin, et le podium rendu au présentateur de chats, les questions à deux balles et les casquettes Royal Canin se remettent à pleuvoir. C'est dimanche et les parisiens, dès l'après midi venu, sont nombreux à parcourir les stands. Pour certains, c'est la promenade digestive. Toute la famille passe de box en box d'un pas de sénateur et montre les chats du doigts.
Accessoirement des commentaires critiques ponctuent leur trajet. Pour d'autres, cette exposition est l'endroit où le destin a décidé de reunir futur maitre et futur chat de la maison.
Les femmes prennent des notes, feuillètent l'album photos d'un oeil attentif, posent des questions qui prouvent
qu'elle en savent plus sur les chats qu'elle n'en ont l'air. Des affaires se concluent par dessus les cages. D'autre ont déjà un chat et l'ont laissé a la maison pour mieux venir voir les mêmes. Après s'être extasié sur la beauté de l'un ou de l'autre, ils glissent un nonchalant "j'ai exactement le même à la maison" et on peut voir la fierté envahir leur sourire. D'autre enfin "n'exposent pas mais ils devraient" et préfèrent passer derrière les box pour discuter technique avec les propriétaires et admirer la face cachée des cages. |
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Pendant ce temps, les chats tâchent de s'accomoder d'une deuxième journée loin de leurs pénates. Tabou, qui connait ça, a pris son mal en patience et se prélasse, les yeux mi-clos, dans des postures qui font l'admiration des visiteurs. Ushibishi, quant à lui, ne sait pas trop comment tout cela va finir, et surtout, quand ça va finir. Il opte pour la fuite dans le sommeil et fait tout ce qu'il peu pour dormir, la tête entre les pattes, malgré le brouhaha permanent. De temps en temps, une bouchée de croquettes le réconforte. |
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A midi chacun déjeune à sa façon. Les prévoyants sortent les petits plats d'une grande glacière, les autres font la queue au snack pour avaler rapidement un sandwich. J'en apporte un à la Louve qui commençait à défaillir et j'en profite pour stabiliser avec un peu de mie de pain la demie-douzaine d'expresso qui commencent à se chamailler dans mon estomac. |
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